Shelf Build

CONCOURS D’IDÉES HABITAT ÉCONOMIQUE, BRITISH GAS, CHELTENHAM, GLOUCESTSHIRE, UK
2015

Un groupe d’amis anglais, lassés du coût astronomique de la vie urbaine, mais désireux de rester en ville, imaginent lors d’un apéro de nouvelles solutions. Au final, le choix se porte sur le statut de coopérative, qui permet de développer un cadre légal, sous forme d’une charte dont les points principaux sont : la fonction d’habitat et l’intérêt collectif priment sur l’enrichissement financier : cette démarche a pour but la recherche d’un mode de vie plus en accord avec les valeurs du groupe, elle ne doit pas être vue comme un investissement immobilier. La coopérative refuse la spéculation. La mutualisation d’espaces et de services qui favorise la solidarité, l’échange et la modération de la consommation. Chaque habitant est responsabilisé au sein d’un système de gestion collective. Les décisions sont prises démocratiquement, selon le principe une personne = une voix. La coopérative est ouverte sur son quartier et son environnement. Un casting est alors lancé, le groupe rencontre de nouveaux foyers, communique sur sa démarche. Cinq mois plus tard, le nouveau groupe est fixé et prêt à sauter le cap : 20 familles, avec un budget de 1 500 000 livres. Parmi ces familles, on trouve de tout : des jeunes couples, des retraités, des familles nombreuses, même des personnes seules. Par chance, on a même un architecte, qui propose son expertise afin de cadrer la phase de conception collective. La conception du projet se fait collectivement, chaque membre du groupe expose ses besoins, ses envies, ce qu’il est prêt à mettre en commun. Le choix se porte sur une structure commune en acier, bien moins chère que des structures individuelles, divisée en 20 tranches, qui forment des « volumes capables » pour chaque foyer. Chaque volume fournit le nécessaire aux besoins de la famille qui l’habite, ni plus ni moins, et les vides restants permettent des extensions futures. Les vides sur séjour n’attendent que l’arrivée du prochain enfant pour se muter en chambre, les mezzanines en bureaux, en dressing, en salle de jeu… Les matériaux sont bruts, dans un soucis d’économie, et pour laisser une plus grande place à l’appropriation individuelle des logements. Ainsi se remplit la structure avec le temps, avec ses habitants, comme se remplit une étagère de choses qu’on accumule, qu’on déplace et qui nous accompagnent toute notre vie.