Agora 2017 : Habiter sur pilotis – Métastructures Paysagères

MÉTASTRUCTURES PAYSAGÈRES : ZONE BLANCHE ET ENTRETOISES
CONCOURS D’IDÉES AGORA, HABITER LES PILOTIS, SITE DE TERRES-NEUVES, BÈGLES
2016

Le site de Terre Sud, espace relique de la plaine alluviale, résiste à l’aménagement urbain et interroge l’idée même de la nature en ville. Nous proposons une relecture du lieu qui prenne parti de ses qualités existantes, exploite son potentiel écologique résilient et révèle l’ordinaire de son paysage, en intervenant le moins possible.
Nous y superposons une trame abstraite qui lui donne une structure sans le bouleverser, qui organise des repères immatériels supports d’évènements.
La proximité de grandes infrastructures, et plus particulièrement du faisceau de voies ferrées de Hourcade, a inspiré notre proposition à la question des pilotis : la métaphore de la poutre. Avec ce jeu structurel de poutraison, les pilotis et les logements ne font qu’un. Plutôt que d’être dissimulée, la charpente métallique devient l’élément-ornement à partir duquel on s’élève pour voir le paysage de toute part. Les résilles de la superstructure prolongent l’idée de la trame, points lignes surfaces, qui organise de manière immatérielle l’aménagement très aérien du site.
Le chemin carrossable sous les logements évoque une composition de Corot, il se prolonge par la création d’une passerelle à hauteur de canopée, servant de filtre à la sphère privée. La totale transparence des logements et le rythme des circulations verticales viennent estomper l’effet de pesanteur. En apesanteur, les logements tous traversant ouvrent sans aucun vis-à-vis sur le grand paysage. Façade Est, au levant, les balcons-terrasses sont intégrés à la structure et fonctionnent comme des jardins suspendus. Façade Ouest, au couchant, les terrasses filantes s’en déportent et constituent une façade plus urbaine, avec vue sur la ville.

URBALAB – BORDEAUX MÉTROPOLE – A+ONA+

PROPOSITION LIBRE URBALAB

Considérant que la vocation principale de l’urbanisme et de l’architecture est de faire habiter l’Homme, nous devons aujourd’hui + encore interroger les manières d’habiter notre territoire. Nous re-territorialiser. L’urbanité est de plus en plus transcendée par une écologie plus large de significations, d’aspirations, de partages, de temporalités. Nous avons encore l’habitude de penser et de bâtir la ville par l’espace, nous devons aujourd’hui aborder l’urbain par les usages et les spatialités.
L’un des défis métropolitains actuels consiste dans le coût du foncier disponible et sa conséquence directe le morcellement. Comment anticiper le remembrement métropolitain en cours avec la subdivision du parcellaire en micros parcelles exigües. Nous avons voulu ici nous confronter à cette problématique par l’intermédiaire de l’habitabilité à 100% de la parcelle.
Habiter c’est faire avec l’espace. Nous partons ici de l’idéal de la propriété individuelle unissant sur une parcelle l’habitation et son jardin souvent exclusif. Le sujet n’est pas ici la maison en elle même mais plus précisément les limites et les rapports qu’elle entretient avec l’espace public, le voisinage, le paysage et les communs. Il s’agit ici de percevoir le parcellaire par ses vides, ses limites et tous les interfaces qu’il suscite.

Campus Santé, Côtes de la Bourdonnette, Chavannes-près-Renens

CONCOURS POUR LA RÉALISATION DU CAMPUS SANTÉ
9° PRIX

LIEU : CHAVANNES-PRÈS-RENENS, SUISSE
PROGRAMME : PROJET URBAIN ET ARCHITECTURAL DE L’ÉCOLE DE SANTÉ DE LAUSANNE
SURFACE : 100.614 M²
COÛT : 150 MILLIONS DE FRANCS SUISSES
ÉQUIPE : B O L D + O+
MAITRE D’OUVRAGE : CANTON DE VAUD
MISSION : CONCOURS
ANNÉE : 2016

Un campus urbain est une machine, un système.
Il se doit de créer un espace de référence qui ne se lie pas que de l’extérieur mais plus de l’intérieur.
L’intériorité construit dès lors ses rapports d’échelles proportionnellement aux mouvements et aux cycles de ses flux.
L’amplitude du vide est proportionnelle à l’élévation des pleins et à la mesure de la multiplicité des usages.
La géométrie du site est un appel à la traversée, qui maille des lieux, fait dialoguer des paysages, guide des perspectives et facilite l’orientation, la rencontre, l’animation et la contemplation.
Là ou le monolithe s’affaisse, la vie sociale prend ses marques et fait exister les fonctions qui l’accueillent.
Extrudé, faillé, connecté, le site invite et révèle une centralité urbaine autant qu’universitaire.
Lieu d’effusion et de vitalité pour les uns, il est aussi l’espace-temps de la retraite, silencieuse, introvertie, pour les autres.
Il puise son attractivité dans la diversité des invitations qu’il offre et son appropriation dans la multiplicité des lieux qu’il déploie. La ligne de vie en est la ceinture, à l’image d’un cloître, et ses façades en sont le cadre, à l’image des béguinage Flamands.
L’ombre et la lumière, la terre et la minéralité, les cours, jardins et allées en font une ville dans la ville.
Préservant l’autonomie de chaque communauté d’intérêt, l’espace de référence central est l’icône d’un site paisible et vivant, ouvert sur la ville et lui offrant un lieu de repli.

Shelf Build

CONCOURS D’IDÉES HABITAT ÉCONOMIQUE, BRITISH GAS, CHELTENHAM, GLOUCESTSHIRE, UK
2015

Un groupe d’amis anglais, lassés du coût astronomique de la vie urbaine, mais désireux de rester en ville, imaginent lors d’un apéro de nouvelles solutions. Au final, le choix se porte sur le statut de coopérative, qui permet de développer un cadre légal, sous forme d’une charte dont les points principaux sont : la fonction d’habitat et l’intérêt collectif priment sur l’enrichissement financier : cette démarche a pour but la recherche d’un mode de vie plus en accord avec les valeurs du groupe, elle ne doit pas être vue comme un investissement immobilier. La coopérative refuse la spéculation. La mutualisation d’espaces et de services qui favorise la solidarité, l’échange et la modération de la consommation. Chaque habitant est responsabilisé au sein d’un système de gestion collective. Les décisions sont prises démocratiquement, selon le principe une personne = une voix. La coopérative est ouverte sur son quartier et son environnement. Un casting est alors lancé, le groupe rencontre de nouveaux foyers, communique sur sa démarche. Cinq mois plus tard, le nouveau groupe est fixé et prêt à sauter le cap : 20 familles, avec un budget de 1 500 000 livres. Parmi ces familles, on trouve de tout : des jeunes couples, des retraités, des familles nombreuses, même des personnes seules. Par chance, on a même un architecte, qui propose son expertise afin de cadrer la phase de conception collective. La conception du projet se fait collectivement, chaque membre du groupe expose ses besoins, ses envies, ce qu’il est prêt à mettre en commun. Le choix se porte sur une structure commune en acier, bien moins chère que des structures individuelles, divisée en 20 tranches, qui forment des « volumes capables » pour chaque foyer. Chaque volume fournit le nécessaire aux besoins de la famille qui l’habite, ni plus ni moins, et les vides restants permettent des extensions futures. Les vides sur séjour n’attendent que l’arrivée du prochain enfant pour se muter en chambre, les mezzanines en bureaux, en dressing, en salle de jeu… Les matériaux sont bruts, dans un soucis d’économie, et pour laisser une plus grande place à l’appropriation individuelle des logements. Ainsi se remplit la structure avec le temps, avec ses habitants, comme se remplit une étagère de choses qu’on accumule, qu’on déplace et qui nous accompagnent toute notre vie.

NOIRNOUTIER – Habiter avec la mer – Céder, plier, ne pas rompre

CONCOURS D’IDÉES : NOIRMOUTIER, HABITER AVEC LA MER
2014

Nous initions sur ce territoire six principes résilients, qui s’associent aux stratégies de « défense contre la mer » existantes (digues, marais) ; qui cèdent, plient, mais ne rompent pas.

1. le lagunage : recréer des bassins « tampons », en escalier, permettant de freiner et de rythmer la montée des eaux.

2. la requalification paysagère des parkings existants : avec des revêtements poreux, la création de noues plantées reliées à des structures réservoirs, permettant de ralentir la progression des eaux au cœur du centre ville.

3. la création de bassin d’étalement et de parkings remblayés : concédant de nombreux vides : nous proposons de densifier les parkings inondables sur remblais dans la zone sud ouest de la ville.

4. noues : création de fossés végétalisés le long des rues, dont la largeur le permet, descendant du centre « haut » historique vers l’étier permettant de ralentir la progression des eaux. Ces noues pourront être plantés de saules, frênes et aulnes ainsi que de plantes halophytes et sodiques comme le tamarix et les statices.

5. réhabilitation des douves du château : création d’un bassin d’étalement à l’emplacement des douves du château, alimentées par la connexion des réseaux de trop-plein des noues.

6. brises vagues océan & marais : deux typologies de tours-échafaudages végétales : fondées au sol et conçues en ossature métallique ; disposées en ordre de bataille et en quinconces. En partie immergée se concentrent des algues marines et en partie émergée des murs végétaux de plantes sodiques, qui viennent briser les lames et ralentir le courant à l’assaut de la terre ferme. Des échafaudages recouverts de végétations servent également de refuge aux oiseaux et d’abris aux poissons.